Petite halte salutaire

Salut-bis
Je mets ce blog en repos pour quelque temps….

Ecrire des textes ou des petites histoires m’amusait jusqu’à il y a peu mais au fil des années, cela est devenu une obligation me demandant un effort.
Ce blog est mon plus ancien et je pense qu’il ne correspond plus ni à la mentalité des blogs d’aujourd’hui, ni à mes motivations personnelles.

Je ne le ferme pas et je ne le laisserai pas mourir de sa belle mort si toutefois belle mort il peut y avoir !

Je fais juste un break et je vous reviens dans quelques temps avec une autre formule me permettant de retrouver mon amusement d’antan…

Il neige

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Tombe la neige sur le petit village. Elle recouvre le paysage lui donnant ainsi un air de carte postale. Tout se fige sous le frima, à l’exception des fumées s’élevant des cheminées.
Depuis midi, les flocons tombent du ciel, tandis que les fumées y montent lentement. Un croisement subtil, un échange des dieux vers l’Homme et des hommes vers Dieu.

Le silence règne. Tout se transforme sous la baguette de Dame Nature sans qu’aucun bruit n’altère l’impression de plénitude que ce spectacle crée en moi.Je suis en dehors du décor que je pourrais, si je le voulais, dessiner du bout du doigt sur la vitre de ma cuisine. Mais, pourquoi gâcher l’œuvre qui se crée devant mes yeux, pourquoi y apporter un subjectif mouvement qui le ferait basculer dans le réel de ma conscience ?
Je veux garder en moi ce sentiment étrange qui me prend à l’estomac, comme à chaque événement exceptionnel.
Serait-ce cela le Bonheur ?
Je suis seule et je n’ai pas envie de partager ce moment. Egoïstement, je veux le voler, le garder, le calfeutrer dans ma mémoire, afin qu’il rejaillisse lors des moments difficiles, de joies intenses, de nuits sans sommeil.

Un oiseau traverse le ciel. Ses ailes caressent, l’espace d’un instant, les volutes de fumée de la maison de mon voisin. On dirait qu’il prend plaisir à y planer quelques secondes, avant de s’éloigner.
Le voici qui revient. Peut-être se réchauffe-t-il le bout des plumes. Cette pensée me fait sourire. Je suis bien.
Comme j’aime ces moments de solitude où, telle cet oiseau, je suis libre. Libre de caresser des yeux la beauté de la nature, vierge des Hommes et de leurs contraintes.

Un bruit me fait sursauter. Des lumières colorent d’orange l’horizon. Une masse sombre macule mon étendue blanche, jusque là immaculée.
Le camion d’épandage a tout gâché, me faisant brutalement tomber du sublime au réel quotidien : il me reste deux mannes de linge à repasser !

Une vie de papier

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Tout commence par un faire-part de naissance que suivent les photos d’anniversaire, les emballages cadeaux, les cahiers d’école, les cabanes en carton, les dessins pour maman, les cocottes en papier, les copions oubliés, les pense-bêtes improvisés, les premières lettres d’amour, les copains éloignés, le diplôme souhaité, les photos de vacances, le CV envoyé, la lettre d’embauche, l’invitation au mariage, les premières factures, le tonton oublié, les cartes postales et le courrier amical, les livres dévorés, le premier bébé, le procès mal digéré, l’achat de la maison, le dico consulté, la note du super-marché, le concours gagné, l’héritage de mémé et le lotto raté, les dossiers au boulot et le journal dans le métro, la serviette au resto, la boîte à chaussures qui ennuie et la caisse à souvenirs qui enivre et puis, le testament, la liste des médicaments, un faire-part de décès, un billet perdu l’année précédente que l’on retrouve soudain en feuilletant l’album photo d’une vie en papier mâché.

D = D = D

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Le dé se dandine sur la table : il n’a pas envie de jouer. Les doigts contrariés de Dany le saisissent et le lancent violemment sur le plateau de jeu. Le dé se dit qu’il en a plein le dos de se faire secouer ainsi et s’arrête net, à cheval sur l’arête du jeu. Cassé, hurle une voix d’enfant !

A demi étourdi des tours et détours que le petit garçon lui fait à nouveau subir, le dé se repose un instant sur le deux. Perdu, crie une petite fille tandis que le Dany, furax, empoigne le dé et le jette à nouveau comme si personne n’avait vu qu’il trichait.

S’enchaînent ensuite des cris, des pleurs, des coups de pieds et notre ami le dé termine la partie seul au milieu de la table désertée.

Il n’est pas bon d’être dé, dites-moi !

Microbes sur le D

Le temps passe, le temps file et je n’ai pas encore jeté les dés !
Je m’en vais faire dodo et je reviens demain avec sous le bras, un tas de D plus fous les uns que les autres…
Dites donc, vous ne croyiez pas que je vous avais oubliés ?

Et pour vous faire patienter, ces quelques mots de saison…

Je suis partout, votre vie est mon univers. Si l’été je somnole, aux premiers signes de frima, je me réveille avec entrain.
Je rampe sur les surfaces dures, je gigote dans les liquides, je m’enfonce dans les crevasses et je me cramponne sur les étoffes. J’adore l’humidité de vos aisselles, la chaleur de vos replis, l’intimité de votre bouche.

Vous ne pouvez ni me voir, ni me sentir, ni même m’entendre car la nature m’a fait si petit. Pourtant, je suis partout avec vous, sur vous, en vous.
Si vous saviez comme cela est triste de ne pas pouvoir communiquer avec vous qui partagez ma vie. Alors, dès que je le peux, je m’active afin que vous sachiez que je suis là à vos côtés. Je gonfle vos tissus, je rougis votre peau, je fais battre votre pouls ou encore je me loge au fond de votre gorge mais jamais vous ne semblez satisfaits de ces marques d’attention et vous cherchez à vous débarrasser de moi. Vous éternuez, vous toussez, vous expectorez, vous désinfectez, vous arrachez, vous opérez, vous arrosez de produits brûlants ou encore vous m’atteignez en plein cœur, par voie lymphatique ou sanguine, à l’aide de je ne sais quelle substance médicamenteuse.

Avez-vous déjà pris la peine de chercher à me connaître ?
Jadis, vous avez inventé un superbe instrument à cet usage et l’électronique vous apporte désormais la possibilité de me voir en couleurs, en trois dimensions, en mouvement ou en coupe transversale.
Si vous saviez comme j’aimerais être reconnu mais la nature est ainsi faite, je mets en péril votre vie et c’est vous qui, pour sauver la vôtre, à chaque occasion, m’assassinez : les microbes n’ont pas droit de vie dans le monde des hommes.
À chaque mutation, à chaque attaque, à chaque épidémie, vous réagissez. Parfois même vous anticipez. Le combat n’est pas équitable et c’est pourquoi, au bout du compte, nous nous avouons vaincus et disparaissons à tout jamais.

À moins que, quelque part, nous attendions notre heure, tapis dans une cellule congelée d’un pôle ou encore au fond de l’épuisette d’un chercheur fou…

Panique chez Halloween

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Le fantôme a troqué son drap blanc et se promène désormais sur le balai de Dame sorcière. Celle-ci a préféré le regard de feu de la citrouille qui, à son tour, s’est emparée de la toile de l’araignée que la chauve-souris initie en vain au vol de nuit.

C’est la révolution au monde d’Halloween : aucun n’est satisfait car tous voudraient faire la fête d’une autre façon mais les cauchemars ne l’entendent pas ainsi. Il est vrai qu’un fantôme sur un balai est rigolo, une sorcière aux yeux de citrouille est plutôt jolie, une citrouille aux cheveux toile d’araignée est ridicule et une chauve-souris découragée de remettre une araignée sur ses pattes ne fait peur à personne.

Vraiment, il n’est plus bon d’être sujet à faire peur la nuit d’Halloween !

C + C = C

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C n’est pas content. Imaginez-vous, un intrus lui a volé son identité. De plus, deux individus lui font dire n’importe quoi, tandis qu’un signe venu de nulle part, le transforme à chaque passage.
Vraiment, la vie du c n’est pas une vie simple !

C ne veut pas que vienne pertuber son existence de ci ou de ça, sans son accord, ce n’est plus tolérable.

La semaine dernière, il a même découvert qu’un long cou se frottait sans cesse à lui, tentant de le faire chavirer. Ch…ut, put-il cependant articuler en se débattant mais dans une ribambelle de sons, tous s’acharnèrent : ceci ou ça, qu’est-ce que cela peut te faire, tu cherches la bagarre ?

Notre c en sortit de justesse et dans un cri, il courut vers un camion, culbuta la bâche et se cacha, recouvert d’une couverture à carreaux, sous le regard de curieux complètement déconfis.

B + B = B

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B comme Balthazar, à moins que ça ne soit comme Bernard… baragouinait, balbutiait et bafouillait dans les buissons. Lors d’une balade, le sac en bandoulière et les bras ballants, lors d’un large bâillement, il avait aperçu une sorte de bambin balaise portant balluchon et bonnet blanc.

Baroudeur dans l’âme, Benoît, à moins que ça ne soit Baudouin… aurait bien aimé faire un bout de chemin avec lui mais bizarrement, brouillant les pistes, le bonhomme avait disparu rapidement.

Notre ami sans boussole ni breloque ayant fait quelques pas dans les broussailles dut se rendre à l’évidence : bigre, s’exclama-t-il, quel bêta je fais ! C’est le b.a-ba de tout baladeur : ne jamais abuser de la bière dans les bois…

Et il vit s’envoler un balbuzard, un balafon dans le bec.

A + A = A

L’Amitié avec un grand A
C’est de l’amour avec un petit a
C’est comme ça, abracadabra.

L’ambiguïté avec un petit a
C’est de l’Ambivalence avec un grand A
Troublant, abracadabran.

De B à Z, les autres lettres, ont-elles autant de pouvoir ?

Une à une, je les ai étudiées
Toutes, les ai rejetées.
Savez-vous pourquoi ?
Elles ne me ressemblaient pas.

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Voilà ce que j’écrivais, en 2004 sur ce même blog. J’ai décidé de relever le défi : bientôt la lettre B, histoire de me prouver que j’ai évolué et tenter de rendre vie plus active à mon blog initial…